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Marcher dans la beauté
4 juillet 2007

Entre... (3)

Il s'effaça pour me laisser entrer. Je me sentais délicieusement sereine et impatiente. Nous avions fait le trajet, main dans la main, sans un mot, la tête au vent. Longtemps, très longtemps après, je sentais encore la pression de ses doigts sur ma main, comme si mon pouls battait là. Nous marchions vite, de ce pas pressé des gens qui sont attendus. Nous avions rendez-vous avec notre désir, pardon du peu !

La pièce n'était pas très grande, juste assez pour ce que nous avions à nous dire. Je défis le superflu puis visitai la salle de bains, toilette de chat pour des capteurs sensoriels tout frais. Bagues et montre se sont installées sur la tablette.

Tu vas prendre une douche ? me demanda-t-il.

Non, je ne crois pas, pas encore dis-je en éclatant de rire. Je revins dans la chambre, posai mes pieds sur la moquette, un peu paillasson, défit le lit d'un geste très ample, puis sautai dessus. J'avais envie de regarder cet homme bouger dans la pièce. Il avait profité de mon séjour en salle de bains pour s'alléger aussi. Efficace. Il se rapprocha du lit en souriant et me demanda d'un air mutin:

On fait quoi maintenant ?

J'éclatai de rire à nouveau et mis un doigt sur ma lèvre en lui demandant de s'approcher. Il me tendit les bras, je me mis à genoux au bord du lit, nous nous faisions face comme deux cobras. Il posa ses deux mains sur mes tempes et m'embrassa, me fit descendre du lit et me serra dans ses bras:

J'ai envie de sentir ton corps contre le mien, tout ton corps, murmura-t-il dans le creux de mon oreille.

Et moi j'ai envie d'encrer ta peau de la pulpe de mes doigts, de la pointe de mes seins, et que sais-je encore.


Je sentais mes seins reposer sur sa poitrine, mes reins se cambrer pour épouser son bassin, je sentis son sexe défroisser les plis de son pantalon, tendre l'étoffe. Imaginer sa forme, son goût, sa texture. Pauvres sexes qui parfois bringueballent dans des caleçons trop vastes, ou qui s'enroulent, comprimés dans des filets de coton. Quel plaisir de les libérer de leur geôle de coton pour les voir se déplier et s'offrir au regard, aux doigts ou aux lèvres, petites et grandes. Pour l'instant, juste le sentir et le deviner, frôler la montagne naissante du bout des doigts qui se faufilent, passent et repassent. Lent et doux apprivoisement. Toucher juste assez pour que le corps propose, inspire ; effleurer pour laisser le temps de se connaitre, de se reconnaitre. Caresser le mince filet de peau qui s'étire entre poils de barbe et oreille, peau à la texture si particulière, effleurer la peau des poignets, à la naissance des poils, douce et délicate frontière de chair, dessiner les doigts et les goûter d'une langue sensuelle, enveloppante, humide, salée. Goûter la peau, la regoûter. Poser les mains sur les hanches, juste le temps d'une pause, le temps que ses mains prennent le relais, s'élèvent, me cherchent et me trouvent.

Il ouvre deux boutons de mon chemisier pour dessiner à la base de mon cou un collier de baisers humides. Je respire ses cheveux à plein nez. Mmm il reste quelque chose des sous bois du matin. Ses doigts glissent à la frontière du tissu et de la peau. Après le ras de cou, il dessine de l'index et du majeur un sautoir plus long qui descend sur la naissance de mes seins, là où la peau est très fine, presque transparente. Je les sens qui palpitent, tressaillent, sursautent, l'appellent, le prient de descendre encore, encore, encore ; les aréoles contractées, les boutons prêts à éclore pour s'offrir eux aussi au regard, aux doigts et aux lèvres. Patience mes anges, patience. Ses lèvres aspirent mon menton, ma lèvre du dessous, du dessus. Les mains sur les reins, j'oscille avec lui, bercement d'enfant, bercement d'horloge. Quelque chose lâche en moi, le désir monte par vagues de plus en plus fortes. Il n'est plus question d'entrebâillements..!


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